Sur ce terroir des Côtes-du–Rhône septentrionales, dont le nom est synonyme de vin d’excellence, Didier Gérin cultive un petit domaine où les vignes sont en terrasses, travaillées à la pioche et entourées de murs en pierres sèches. Rencontre avec un passionné qui s’occupe de sa vigne comme on veille un enfant…
Aussi sympathique que chaleureux, Didier Gérin est un vigneron hors norme, comme sa longue tignasse grisonnante ! Du corps, de la rondeur et de la générosité, l’homme est tel le vin qu’il distille, à la fois gourmand et bon vivant. Cet ancien ingénieur en génie mécanique est arrivé dans le monde agricole en 2001 à 42 ans, en reprenant l’exploitation familiale. Comme son domaine, ce personnage atypique mérite le déplacement et ne laissera personne insensible, à l’image de son vin !
D’où vous vient votre passion pour le vin ?
« Je ne suis pas tombé dans la gamelle tout petit, ça m’est tombé dessus ! Avant d’être dans le monde du vin, j’étais dans la métallurgie et la chaudronnerie, je faisais des assemblages de tuyaux. Mais au fond, ces deux univers ne sont pas si éloignés car les raisins aussi doivent être assemblés. Un assemblage à la fois parcellaire et climatique, à partir d’un produit de base, le raisin, qui se transforme de lui-même en vin, sans aucune alimentation extérieure. C’est un truc de fou, un assemblage de fruits pour produire du vin, sans chauffage ni refroidissement, comme c’est le cas pour faire un jus de fruit. Je compare ce procédé incroyable à l’éducation d’un enfant ! Un enfant qu’on élève, qui grandit et qui finalement fait quelque chose d’extraordinaire, quel que soit son domaine. Tous les ans, je suis ébahi devant mon raisin et mon vin, car il est comme un enfant devenu adulte et qui vieillit bien ! »
Présentez-nous votre domaine.
« Pour moi, c’est la simplicité qui fait grandir. Il en est de même pour mon vin. Depuis 2016, je ne travaille qu’en vin nature. Aucun pesticide ni amendement ne sont appliqués sur mes sols. Je ne réalise des traitements phytosanitaires que si la météo l’exige. Mes vignes poussent sur des pentes atteignant près de 70% de dénivelé. Sur mes 4 hectares de vignes orientées plein sud, les vendanges sont faites exclusivement à la main.
Mon domaine se compose de deux hectares de Vin de France rouge et blanc, d’un hectare et demi de Côte-Rôtie AOC en cépage Syrah et d’un demi hectare de Condrieu AOC en cépage Viognier, le tout planté sur échalas. Mes cuves historiques sont en béton et j’y plonge encore pour écraser les baies. J’ai un rendement de 34 hectolitres par hectare, avec une cuvaison de 20 à 30 jours. Dans mes vins, je ne rajoute ni saccharoses, ni tanins, ni levures. Ils sont sulfités au minimum, juste lors du rééquilibrage à la mise en bouteilles. Je cultive aussi près de 5 hectares d’arbres fruitiers (poires, pommes, prunes, pêches, cerises et abricots) pour en faire des jus. »
Nous vous donnons rendez-vous le Jeudi 19 décembre 2019 pour un apéritif convivial où vous seront proposés deux vins d’exception, accompagnés de délicieuses tapas préparées par le chef Claude Pothin et son équipe. En savoir plus.
Retrouvez les vins proposés par Didier Gérin à la carte des vins du Makassar et aux Caves du Palm.